Type de texte | source |
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Titre | Histoire des arts qui ont rapport au dessein |
Auteurs | Monier, Pierre |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1698 |
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Editeur moderne | |
Date de reprint | Reprint Genève, Minkoff, 1972. |
, p. 42
Ce conquerant[[5:Alexandre le Grand.]] ne voulut point avoir son portrait de relief, que de la main de Lisippe, de même qu’il ny avoit qu’Apelle[[3:Plutarque dans la vie d’Alexandre, dit que les portraits d’Alexandre de la main de Lisipe l’ont emporté au dessus de ceux des aures sculteurs, qui en voulurent faire depuis lui : aussi Alexandre ne voulut point être sculté que par ce sculteur. Car il observa encore parfaitement comme ce prince portoit un peu le cou penché vers le côté gauche. Mais quand Apelle le peignit tenant le foudre à la main, il ne le representa pas dans sa vraie couleur, mais d’un goût plus brun. Cet auteur parlant du passage du Granique, où Alexandre perdit 30 vaillants hommes, à qui il fit dessiner les statuës de la main du fameux Lisipe. Elles furent après transportées à Rome par Metellus. Nardmi. p. 321. Et Plin liv. c. 8.]] qui le put peindre.
Dans :Apelle et Alexandre(Lien)
, p. 36-37
Ainsi Alexandre le Grand choisit avec justice Apelle pour son premier peintre ; il le combla de biens, et lui donna même sa maîtresse[[3:Elle se nommoit Campaspe, Alexandre la donna à Apelle lorsqu’il la peignoit. Pline li. 35 c. 10. Cet auteur remarque que c’est une des grandes victoires d’Alexandre de s’être vaincu lui-même en donnant ce qu’il aimoit le plus à ce glorieux peintre. Il peignit aprés cette belle femme sa Vénus Anadiomenes. Pline l. 35 c. 10.]], parce qu’il s’aperçeut que cet excellent homme en étoit passionnément amoureux. Les gens de qualité avoient la même estime pour la peinture que ce grand roi, et suivoient son penchant. C’est ce qui brille au sujet d’Ætion, qui aprés avoir peint les noces[[3:Lucien, au dialogue intitulé Hérodote, décrit la beauté de ce tableau, qui subsistoit encore de son tems, et qui étoit en Italie. L’on doit être persuadé de son excellence sur le recit de cet auteur, parce qu’il fut tres-connoissant dans le dessin, puis qu’il avoit apris la sculture dès sa jeunesse, mais il devint intendant en Égypte pour Marc-Aurelle.]] d’Alexandre et de Roxane, en fit exposer l’ouvrage dans l’assemblée des Jeux Olympiques, où presidoit Proxenidas, l’un des deputés de la Grece. Il fut si charmé de la beauté de ce tableau, et il eut tant d’inclination pour cet heureux peintre, qu’il lui donna sa fille en mariage.
Dans :Apelle et Campaspe(Lien)
, p. 31-32
Mais le tems heureux où la peinture commença d’avoir plus d’eclat dans tous les Etats de la Grece, ce fut en la 18e Olympiade, que se rendit célèbre le peintre Bularque, l’un des plus fameux qui ait été. Car il representa la Bataille des Magnesiens, et son tableau fut vendu[[3:C’est le roi Candaule de Lydie qui acheta ce fameux tableau. Il fut le dernier roi de la race des Heraclides. Pline. L. 35 c. 8. Ce roi étoit anterieur à Nabucodonosor de 90. Ans. Pline dit qu’il mourut au même tems que Romulus. Plin. 35. c. 8.]] autant d’or qu’il pesoit, ce qui montre que la peinture étoit alors dans une haute estime, quoique ce ne fût qu’environ l’an du monde trois mile quatre cens.
Dans :Bularcos vend ses tableaux leur poids d’or(Lien)
, p. 34-35
Pamphile savoit tous les beaux arts, principalement l’arithmetique et la geometrie, sans lesquelles il croioit qu’on ne pouvoit parfaitement reussir dans la peinture. Par l’autorité, et les règlemens qu’il fit faire en l’Académie du dessein, il engagea les enfans les plus considérables de la ville de Sicyone, et de toute la Grèce, à apprendre avant toutes choses le dessein[[3:Diagraphicen. Pline l’apelle Diagraficen. L. 35. c. 10.]], que l’on mit alors au rang des arts liberaux ; et cet art fut de telle sorte honoré qu’il n’y avoit que la noblesse[[3:Plin. li. 35. c. 10.]], et les gens libres qui le pussent exercer.
Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)
, p. 38-39
Fidias[[3:[…] Paul Emile en admirant le Jupiter merveilleux de Phidias, dit que ce sculteur l’avoir formé tel qu’Homere l’avoit decrit. Plutarque dans la vie de cet illustre. Ce consul en passant à Athenes demenda aux Ateniens un peintre et un filosohe pour enseigner ses enfants et orner son triomfe. Ils lui donnerent Metrodore qui étoit l’un et l’autre. Pline li. 35. c. 11. Et Plutarque en la vie de Paul Emile, dit qu’il ne tenoit pas seulement des maîtres de grammaire, mais encore des peintres et des sculpteurs pour instruire ses enfants.]] fut l’un des sculpteurs qui la rendit tres-illustre. Car sa Minerve d’or, et d’ivoire, qui avoit vingt-cinq coudées de haut étoit un ouvrage admirable ; et son Jupiter Olimpien[[3:Pausanias en ses Eliaques, fait une belle description de la statuë de Jupiter Olimpien, d’or et d’ivoire, et de toutes les figures et bas reliefs qui ornoient son trône. Il decrit aussi la grandeur du temple qui étoit d’ordre dorique, qui avoit 68 piez de haut jusqu’à la voute. Fidias fit cette statuë si grande, qu’elle n’auroit pu être debout en ce temple ; par là on peut juger qu’elle devoit avoir environ quatre-vingt piez.]] ne parut pas moins surprenant, puisqu’on l’estima une des sept merveilles du dessein.
Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)
, p. 41
Praxiteles étoit l’un des plus habiles, et des plus renommez sculteurs de son tems ; et les deux Venus qu’il fit pour les viles de Gnide, et de Coos[[3:Pausanias en ses Attiques, a décrit plusieurs pieces de ce sculteur.]], sont autant d’illustres preuves de sa capacité, que de sa gloire.
Dans :Praxitèle, Vénus de Cnide(Lien)
, p. 36
[[6:note 9]] Protogene ne fut pas moins estimé du roi qu’Appelle l’avoit été d’Alexandre. Ce prince ayant assiegé Rodes l’aloit voir travailler dans une maison qu’il avoit hors de la ville. Comme il lui demandoit familierement comment il pouvoit travailler si tranquilement, ce sçavant homme lui répondit, qu’il sçavait qu’il étoit venu faire la guerre à la vile de Rodes, mais non pas aux beaux Arts. Ce roi faisoit tant de cas des ouvrages de Protogene, qu’il ne voulut point qu’on mît le feu à la ville, de crainte qu’ils ne fussent brulés, aimant mieux ne pas prendre cette ville que d’être cause de leur perte. Pline l. 35 cap. 10.
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